Trois contes philosophiques absolument magistraux, écrits entre 1952 et 1959 par l'immense Italo CALVINO.
Évoquant avec maestria les grands thèmes de la dualité de l'Homme, de la quête de soi, de la recherche de la connaissance ou encore de notre rapport à la Nature, "Le Vicomte pourfendu", "Le Baron
perché" et "Le Chevalier inexistant" constituent une magnifique déclaration d'amour à la littérature et à l'esprit des Lumières. Le tout évoluant dans une langue sobre mais toujours
élégante, qui joue de façon grandiose avec le rythme mais considère également l'Écriture au regard de ce qu'elle est à l'origine : du signe pur, du tracé noir sur fond blanc, le premier geste de
l'Homme pour tenter de dire le monde. En résultent des images d'une clarté ahurissante, qui flirtent en permanence avec la pure poésie.
Un engagement à l'ouverture sur le monde et à la compréhension de l'altérité.
"C'était une broderie faite sur du néant, comme ce filet d'encre que je viens de laisser couler, page après page, bourré de ratures, de renvois, de
pâtés nerveux, de taches, de lacunes, ce filet qui parfois égrène de gros pépins clairs, parfois se resserre en signes minuscules, en semis fins comme des points, tantôt revient sur lui-même,
tantôt bifurque, tantôt assemble des grumeaux de phrases sur lit de feuilles ou de nuages, qui achoppe, qui recommence aussitôt à s'entortiller et court, court, se déroule, pour envelopper une
dernière grappe insensée de mots, d'idées, de rêves - et c'est fini." in Le Baron perché
Trois ancêtres dont il est bon de suivre les pérégrinations et qui ont, par les temps qui courent, beaucoup de choses à nous apprendre.
Italo CALVINO, Le vicomte pourfendu, Le baron perché, Le chevalier inexistant, 1952, 1957, 1959, Gallimard