SUR LE FEU

Ça y est, c'est acté, Myriagone a déserté les interfaces de l'empire Meta. Exit donc Facebook et Instagram. Espaces, ne nous le cachons pas, hautement délétères pour nos méninges, nos luttes et nos vies intimes. On avait annoncé ce départ en janvier au lendemain des saillies de Mark Z, on avait juste besoin de deux mois pour restructurer le site internet pour un usage optimal, y incorporer un formulaire d'inscription à la newsletter (à retrouver en bas de page d'accueil ou ICI) et...

Une fois n'est pas coutume, on sort du monde du livre un instant, le temps de rendre hommage à David Lynch, mort ce jeudi 16 janvier 2025. Un des rares artistes célèbres, peut-être le seul grand cinéaste à n'avoir jamais fait de compromissions (enfin si, une fois pour Dune à son grand regret, et depuis il semblait en avoir été vacciné), à avoir tout mis en travail pour déployer sa vision, sans la délayer ni la perdre. Patiemment il a creusé un tunnel dans la masse indistincte de...

2025. Sur des charbons ardents. Les braises, tout aussi réduites qu'elles peuvent l'être, conservent en leur sein un feu actif. Y subsistent chaleur et lumière, reposant, de façon fragile, sur le tas de cendres inertes. Un feu peu s'éteindre. Il peut aussi être entretenu, couvé ; relancé. Pour cela il n'y a pas mille façons d'agir, il faut s'approcher, le museau au plus près du foyer brûlant, donner du souffle, remonter ses manches, transpirer. Il faut parfois réorganiser ce cœur...

On ne va pas en faire des caisses, vous savez tout aussi bien que nous à quel point l’heure est grave. Le monstre haineux et xénophobe s’est glissé depuis bien longtemps dans la bergerie et maintenant il s’apprête à foutre le feu pour transformer l’abri en rôtisserie sur mesure. Dans le branle-bas de combat général, chacun·e réagit selon ses moyens et sa place dans l’édifice, s’agite pour étouffer les flammes et faire comprendre à l’animal qui attend dehors babines...

À l'heure où Bolloroi rachète l'hydre nauséabond Hachette et règne de toute sa droiture sur le monde de l'édition en lui assénant de grands coups réactionnaires, à l'heure où la haine et la bêtise s'associent pour donner un visage à l'horreur, à l'heure où les dernières loupiotes de sûreté claquent les unes après les autres, on aime à rappeler qu'il y a encore de l'intelligence, de la beauté, de la nuance, de la conviction chez certaines personnes, dans certains projets,...

Encore un morceau de texte, extrait de Proliférations de la brillante anthropologue Anna TSING - figure tutélaire d'une pensée écologique complète et indéboulonnable, aux croisements avec les pensées décoloniales et féministes - un extrait qui a provoqué un puissant écho lors de sa lecture avec nos constatations de libraire un peu désœuvré (et légèrement révolté) par la surproduction éditoriale, l'occupation de l'espace et l'uniformisation de la production par les grands...

À propos du mode de classement à la librairie, qui tente, en procédant par associations d'idées, de produire de l'errance dans le lieu et des rencontres inopinées entre les textes eux-mêmes ainsi qu'avec le public, de défaire les contingences habituelles, les automatismes du rangement, voici une phrase de Georges PEREC, extraite de Penser/Classer qui illustre parfaitement les sentiments ressentis lors de la conception de la librairie, et alimente toujours ce que l'on essaie humblement de...